Metrolab et l'IGEAT ont l'immense plaisir de vous inviter à suivre la défense publique de thèse de Corentin Sanchez Trenado le mardi 6 juillet à 16 heures via Teams (pas de compte nécessaire), à ce lien: https://cutt.ly/BmudQA1
Résumé de la thèse:
L’objet de cette thèse était de comprendre les multiples relations qui unissaient activités économiques (industrielles et commerciales) et habitants des quartiers populaires, envisagés l’un et l’autre au prisme de la notion de « ressource ». Fortement centrée autour du cas d’étude du site des Abattoirs et Marchés de Cureghem et de son quartier d’implantation, Cureghem, cette thèse avait en effet pour objectif principal d’identifier les éléments qui permettaient de « faire ressource » du point de vue des classes populaires bruxelloises ainsi que de celui des acteurs économiques du site des Abattoirs. Ce travail de thèse a ainsi permis de mettre en évidence différents types de ressources, à la fois matérielles et symboliques, bénéficiant, d’une part, aux habitants des classes populaires et, de l’autre, aux acteurs économiques du secteur de la viande. Parmi les premières, on peut notamment mentionner le rôle particulièrement important du marché des Abattoirs en tant que lieu pourvoyeur de produits abordables et adaptés culturellement, mais également d’opportunités d’emplois, en particulier pour des personnes primo-arrivantes. Ce marché constitue en outre un lieu de ressourcement et de sociabilité favorisant les rencontres et la circulation de l’information au sein des classes populaires. Concernant les secondes, outre les avantages résultant des logiques d’économie d’agglomération et de centralité, les activités du secteur de la viande bénéficient en particulier de la vitalité du secteur de la boucherie halal ainsi que des possibilités de vente au détail sur le marché des Abattoirs, qui constituent des alternatives au secteur de la boucherie non-halal, sur le déclin. Cette entrée par les ressources permet donc de changer de perspective sur les membres des classes populaires et ces acteurs économiques qui, s’ils se situent dans une position dominée économiquement et socialement, disposent malgré tout d’une certaine marge de manœuvre dans la production de leurs propres moyens de subsistance, de leurs propres facteurs de maintien et, par extension, de leurs propres espaces de centralité. Cependant, en l’absence d’une reconnaissance par les acteurs institutionnels des moyens de subsistance dont disposent les classes populaires, les politiques de rénovation urbaine et les dynamiques de gentrification qui touchent actuellement les quartiers populaires centraux, menacent de détruire les ressources constitutives de ces espaces populaires. Ceci pourrait donc remettre en question l’occupation populaire du quartier et déstabiliser l’équilibre fragile sur lequel repose la subsistance des classes populaires.