Pour un plan bruxellois de relance urbaine
Eric Corijn (professeur VUB – Cosmopolis) et Benoit Moritz (coordinateur Metrolab et professeur ULB – La Cambre-Horta) ont redigé une carte blanche pour inviter le monde politique à "saisir l’opportunité que constitue la situation actuelle pour concevoir et penser une ville de demain, non pas changée, mais visiblement évoluée et intégrant les leçons de cette dure épreuve."
Dans l'article, paru sur Le Soir hier 28 avril 2020, ils plaidoyent pour un plan de relance urbain en identifiant cinq principes qui pourraient en constituer la structure:
- une intensification de l’urbanisme de la proximité : penser la ville, ses équipements, ses commerces à l’échelle des quartiers, en favorisant, leur accessibilité par les déplacements piétons ou à vélo. Penser la ville marchable. Installer des plans de développement de quartiers durables.
- repartager l’espace public pour ne plus le rendre à la domination de la voiture : les fermetures de rues à la circulation automobile doivent être pensées dans la durée. La qualité de l’air en ville n’a jamais été aussi bonne qu’aujourd’hui. Les transports publics de surface n’ont jamais aussi bien circulé. Qui souhaiterait un retour à la situation antérieure ?
- augmenter la qualité de l’habitat et le nombre de logements : la production du logement public est une priorité absolue, singulièrement pour répondre aux besoins des « mal-logés » du XXIe siècle. Les moyens financiers sont disponibles, mais les projets sont souvent bloqués. La qualité du marché privé doit être augmentée. L’installation d’un « intendant », un régisseur en charge de débloquer les dossiers pourrait s’avérer une option intéressante.
- reconstruire l’économie urbaine vers un métabolisme plus circulaire : penser Bruxelles en échelles, du local, vers le régional, le métropolitain à l’international, prioriser les coalitions entre réseautage du commerce local, les services et équipements et la mobilisation citoyenne, conditionner les aides contre l’évasion des capitaux et fiscale, installer des coopératives d’énergie, d’alimentation ou de recyclage.
- mobiliser la population bruxelloise à partir de la discipline solidaire du confinement en lui donnant une perspective du vivre ensemble, d’une ville très diverse mais solidaire, avec des projets pour l’enseignement, la culture et les arts, avec une fierté pour cette urbanité porteuse pour toute l’Europe. Maintenir vivants les réseaux et les applaudissements pour les soins collectifs en cultivant dans l’imaginaire commun un certain patriotisme pour ce mode de vie urbain.
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